“ Gris, c’est gris… ♫♫♫”
Vous pouvez lire, ci-dessous, un texte, transmis par « Le Petit Aiguillon du marais », dans lequel il nous parle de « bétonnage », d’écologie et de développement durable.
Bonjour à tous,
Je voudrais vous faire part de quelques réflexions, inspirées par le « nouveau visage » de notre centre-bourg.
On peut dire, sans grand risque de se tromper, qu’il y avait un certain « consensus populaire » sur le principe qu’il fallait rénover le centre-bourg de Saint-Molf, demeuré quasiment inchangé depuis, au moins, 30 ans. De toutes les communes de Cap-Atlantique, et, peut-être même, de toute la presqu’île (voire du département…), c’était, sans doute, le seul bourg, demeuré, « dans son jus », pendant aussi longtemps. La rénovation du bourg s’imposait donc.
Rénovation du bourg, oui, mais pas comme ça !
Le « choc » : Un gris triste, morne et terne…
Un « choc » : l’expression n’est pas exagérée. C’est ce qu’ont ressenti bon nombre d’habitants quand ils ont découvert le nouveau visage de leur cher vieux bourg, il y a quelques mois, atteint (« défiguré », disent certains), brutalement, par une « catastrophe », pas du tout naturelle, d’un genre un peu particulier : une forte coulée de… béton !
“ Oui, Gris, c’est gris ♫♫♫ “, dit la chanson…
Nous, les Mendulphins, on a, aussi, « du mal à croire ♫♫♫ » « au gris de l’ennui ♫♫♫», et pourtant, il est bien là… omniprésent… On ne voit que lui… Du béton, encore du béton, toujours du béton, d’un gris triste, morne, terne, sans intérêt (définition du Larousse).
Pourquoi ce bétonnage à outrance ?
À l’heure où on nous parle tant d’écologie et de développement durable, le choix fait à Saint-Molf est, bien évidemment, à l’opposé de la tendance générale. Pourquoi ?
Dans notre bourg, cela a commencé, il y a quelques années, avec l’aménagement déjà « très bétonné » de la rue du Pays Blanc (accès au bourg, quand on vient de Guérande, via Miroux). En toute « logique », donc, on en a fait de même pour l’espace du centre (place Camille Berthe et extrémité de la rue des Épis, située devant la mairie).
Pourquoi tout ce béton ? Les Mendulphins « de base » que nous sommes n’ont pas la réponse à cette question. On en est, donc, réduit aux hypothèses.
Il a, peut-être, été choisi car c’est un « revêtement durable », qui ne demande aucun entretien et qui résistera au temps (traduisez : à terme, donc, des économies de fonctionnement pour la commune). Sans doute, mais bon nombre de nos concitoyens préfèrent, de loin, le « développement durable »…
J’ai lu, aussi, il y a peu, dans la presse locale, une déclaration de la municipalité, disant « … le béton… c’est un revêtement plus écologique. » Je pense que c’est une « coquille » du journal, (en tout cas, j’ose l’espérer…) car, pour ceux qui le croiraient, je les invite à lire l’article : « Le béton : le matériau le plus destructeur sur terre ». On peut y lire, notamment, ceci : « Après l’eau, le béton est la substance la plus largement utilisée sur la planète. Mais ses avantages masquent d’énormes dangers pour la planète, la santé humaine et la culture elle-même. »
Certains vont même jusqu’à penser que ce bétonnage en règle aurait été fait pour empêcher que l’on revienne en arrière, dans l’hypothèse où la municipalité sortante ne serait pas reconduite en mars prochain. Une assurance « anti-démolition », en quelque sorte…
Ceux qui pensent cela font-ils du « mauvais esprit » ? Dans un article, paru dans l’hebdomadaire local, le 8 février 2019, la municipalité déclare : « Il n’y a rien qui empêchera l’édification de l’immeuble de l’ancienne majorité, s’ils sont élus en 2020 ». Est-ce de l’humour ? C’est toujours possible, effectivement, mais, dans l’état actuel du centre-bourg, il faudrait bigrement jouer du tractopelle et du marteau piqueur…
Un « parvis », devant la mairie…
À l’extrême rigueur, on pourrait « admettre » que l’on bétonne la place Camille Berthe, pour des emplacements de stationnement, mais, par contre, quel est donc l’intérêt de bétonner, également, ce que nos élus appellent (à tort) « Parvis de la mairie » (le mot « parvis », accolé à « mairie », sonne comme un abus de langage et/ou un mélange des genres… Il est, en effet, à réserver aux édifices religieux. Donc, parvis de l’église, oui, parvis de la mairie, non…).
D’ailleurs, en plus du « bétonnage », quelle est donc l’utilité de cette « esplanade » vide, devant la mairie ? :
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Accueillir, trois heures par semaine, trois fourgonnettes de marchands ambulants et une poignée de clients ?
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Servir d’acheminement piétonnier sécurisé, aller-retour, pour les petits écoliers de l’école privée voisine, vers l’arrêt de bus (bus qui les mènera à la cantine de l’école publique) ? Ce nouvel arrêt de bus a été positionné à l’angle ouest de la place.
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Servir de piste de skate-board « sauvage », pour certains jeunes de la commune ?
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Servir de lieu d’accueil d’« évènements » ponctuels ? (Lesquels ?)
Il n’a échappé à personne que la partie de la rue des Épis, qui passait devant la mairie, a été supprimée et que cet espace est devenu le « Parvis de la mairie ». Pour accéder à cette rue des Épis, en partant de la rue de la Duchesse-Anne (rue principale du bourg), il faut, désormais, utiliser une nouvelle voie (« sans nom », car, selon la mairie, ce n’est pas une nouvelle rue, mais une entrée et une sortie de parking…). Évidemment, cette « rue sans nom » prend de la place et réduit, de manière non négligeable, le nombre d’emplacements de stationnement sur ce parking…
Par ailleurs, nombreux ont, également, été les Mendulphins à déplorer que l’on ait abattu la petite rangée d’arbres fruitiers et la haie qui bordaient la partie sud de la place Camille Berthe. Sur cet emplacement, la mairie a laissé quelques m2 d’espaces non bétonnés, qui devraient, nous dit-on, après plantation d’arbustes, apporter un peu de verdure salvatrice dans ce monde minéral gris et triste… Dans combien d’années ? Pourquoi ne pas avoir épargné cette petite rangée d’arbres et cette haie ?
Les Mendulphins ont, majoritairement, au fond d’eux-mêmes, une petite fibre « écolo », qui n’est pas prête de s’arrêter de vibrer et cet aménagement de leur bourg, que bon nombre d’entre eux qualifient de “désastreux”, passe très mal. Hormis les quelques espaces réservés aux plantations (on nous a dit qu’il y aura 60 % d’espace vert en plus… Si, si…), il y a, quand même, un petit coin qui a échappé aux coulées dévastatrices des toupies à béton : à peine visible de la rue, car situé en hauteur, il est collé à l’église, au nord de celle-ci. Pourquoi ne pas avoir eu la bonne idée d’utiliser, aussi, ce même revêtement, bien plus naturel, pour le « Parvis de la mairie », au lieu du béton ?
Le Petit Aiguillon du marais
Il faut le dire et et le répéter : comme le dit bien Le Petit Aiguillon… l’équipe municipale a parfaitement réussi à défigurer le centre bourg… Ce parking est vraiment laid et c’est un parfait exemple de la dénaturation de notre petit bourg et de sa transformation, lentement mais surement, en une cité dortoir bien goudronnée et super bétonnée .
Auparavant, l’entrée de la rue de la Duchesse Anne avait un certain caractère et, surtout, avant d’être sauvagement abattus, les arbres masquaient bien les immeubles du début de la rue des épis…. Et maintenant, que voit-on, quand on rentre dans le centre ville : un beau parking super bétonné et goudronné et, à l’arrière, des immeubles assez moches, du genre base sous marine modernisée… Le seul arbre survivant ne peut sauver la laideur du nouveau point de vue…
C’est clairement un désastre esthétique le jour, et, le soir, c’est la tristesse et la désolation… Comme le souligne, à juste titre, le commentaire du Petit Aiguillon, pourquoi avoir sacrifié les arbres fruitiers qui faisaient un peu paravent et cachaient les vilains immeubles… Notre maire a voulu créer un centre ville bien goudronné, dédié aux automobiles, alors que partout ailleurs on a plutôt tendance à dévier la circulation et réduire le stationnement ; manifestement l’esthétique et l’harmonie ne font pas partie de ses préoccupations.
La résistance au glissement des revêtements de sol est inscrite au mandat des normes européennes concernant les produits de voirie, et correspond directement à une exigence essentielle de la directive européenne relative aux produits de construction puisqu’elle conditionne la sécurité d’usage de l’ouvrage.
Il convient donc à cet égard de veiller à ce que les aspects de surface soient compatibles avec la nature et les conditions d’usage de l’ouvrage. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Que fera la municipalité sortante pour remédier à cet incompatibilité d’usage,… attendre l’érosion naturelle du béton, comme l’a suggéré dans la presse l’actuelle municipalité, mais cela peut prendre quelques centaines d’années !!!! Ou alors reprendre l’aspect de surface, par moyen mécanique, pour le rendre antidérapant et alors là à quel prix…
Pour conclure on peut dire que notre centre bourg, qui se devait être « un centre-ville à l’image de la presqu’île »(le mendulphin novembre 2018), s’avère être un désastre écologique, un désastre visuel, un désastre d’utilisation et un désastre financier.