Requiem pour un bourg 8 commentaires


Voici un texte, transmis par un de nos lecteurs, qui réagit à l’annonce de la délivrance d’un permis de construire pour un supermarché « discount » dans la zone du Mès et qui entrevoit les conséquences qui, selon lui, découleraient de cette implantation, pour la vie du bourg de Saint-Molf.

 

Requiem pour un bourg

Requiem pour un bourg 1

Le sort en est jeté : Saint-Molf aura son supermarché « discount », « low-cost », ou « à bas coût », dans la zone du Mès. Après bien des péripéties, le vieux projet, de plus de dix ans, devrait voir le jour avant l’été prochain : « L’enseigne Leader Price pourrait ouvrir au public en juin 2018 (vous noterez le conditionnel…), peut-on lire dans un article, paru, le 23 novembre 2017, dans un grand quotidien régional.

 

Requiem pour un bourg 2Le supermarché : bonne ou mauvaise nouvelle ?
Faut-il se réjouir de cette ouverture annoncée ?
Je ferai une « réponse de Normand » : oui et non !
Ce qui fait, incontestablement, consensus, c’est la nécessité, pour la commune, de disposer, enfin, d’un commerce alimentaire généraliste de proximité. Rappelons qu’elle en est privée depuis la fermeture de l’Épicerie Mendulphine, en 2014.
Ce qui est très contestable, en revanche, c’est le lieu d’implantation de ce commerce.

« Dynamiser » les ventes des lots invendus de la zone du Mès…
La mairie, qui « soutient » ce projet (comme on peut le lire sur son site internet), avait le choix entre le centre-bourg (une étude, assez avancée, avait déjà était faite, sur cet emplacement, par la précédente municipalité) et la zone du Mès. Et elle a choisi la deuxième solution…
Pourquoi ce choix ? Officiellement, c’est pour tenter de « booster » les ventes de nombreux lots de la zone, invendus depuis sa création, il y a plus de dix ans. Dans l’article de presse précité, on nous dit que, de ce côté, c’est presque gagné, car on nous annonce une implantation d’entreprise dans cette zone, en 2018, un agrandissement d’un bâtiment existant et l’arrivée d’une deuxième entreprise, en 2019. L’article nous apprend, enfin, qu’il ne restera plus que deux lots à pourvoir, ensuite, et la boucle sera bouclée : la zone affichera « complet ».
Bel optimisme ! En effet, l’implantation d’un supermarché aura, très vraisemblablement, pour conséquence de faire grimper le prix du m2 de terrain dans ce « parc d’activité ». De plus, les lots disponibles se situeront, sauf erreur, en fond de zone, c’est-à-dire plutôt loin du supermarché, qui doit jouer le rôle de « locomotive ». Pas de quoi, franchement, emballer les candidats à l’installation !
La municipalité compte sur l’effet d’entrainement, lié à l’implantation du supermarché, pour “remplir” la zone, mais on peut, également, tenir un raisonnement inverse : si le projet d’implantation du supermarché est définitivement abandonné, le prix du m2 va baisser, ce qui va inciter les petites entreprises, à la recherche de foncier à prix modéré, à s’installer. Donc, s’il n’y a pas de supermarché dans la zone, les lots invendus trouveront, peut-être, aussi facilement, preneur…

Emplois et image dynamique…
On nous dit aussi, dans le même article : « c’est bon pour la commune, en matière d’emplois et d’image dynamique ». Certes, mais quand on traite un dossier, il faut le voir dans sa globalité. La mairie ne parle, jamais, dans sa communication officielle, du revers de la médaille, c’est-à-dire du risque – très sérieux – de désertification du bourg, consécutif à cette implantation au Mès. Oubli ? Sûrement pas. Ignorance du risque, ou inconscience ? Encore moins… !

Vous avez dit « désertification »…
Dans toutes les communes de France, les municipalités font le maximum pour lutter contre ce nouveau « fléau », la désertification des centres-bourgs et centres-villes, apparu du fait de la multiplication des grandes et moyennes surfaces, implantées à la périphérie des villes et des bourgs.
À Saint-Molf, alors que le problème ne se posait pas, que fait-on ? On crée, d’une certaine manière, les conditions de cette désertification, en « soutenant » et accordant un permis de construire pour un supermarché dans « notre zone à nous » : Le Mès… C’est, quand même, vous en conviendrez, plutôt à contre-courant !Requiem pour un bourg 3La réponde – indirecte – à cette interrogation légitime sur le devenir du bourg, nous est donnée par l’annonce de sa rénovation (dernier numéro du Mendulphin, page 5), en nous laissant entendre qu’elle suffira à le faire vivre et, donc, « compensera » le quasi inéluctable déclin, puis la disparition probable, à terme, des petits commerces de proximité.
Désolé, mais cet argument ne tient pas. Une rénovation d’un bourg, si réussie soit-elle, ne peut pas, à elle seule, « compenser » les commerces disparus et l’activité qu’ils engendraient. Nous en avons un exemple tout proche : à Mesquer, le bourg a été joliment rénové, mais il demeure désespérément vide !
Alors, puisque la décision d’implantation d’un supermarché au Mès est prise, à quoi bon dépenser l’argent du contribuable dans une rénovation coûteuse du bourg ? Un petit « toilettage » de l’existant suffirait, avec, cependant, il faut l’espérer, l’indispensable réfection du revêtement de la rue principale (rue de la Duchesse Anne), qui est dans un état lamentable depuis plus de 20 ans… L’argent économisé pourrait servir pour d’autres chantiers, comme, par exemple, pour la réfection de certaines routes communales, ou pour l’installation d’équipements routiers de sécurité.

Commerce alimentaire : Que veulent les Mendulphins?
Bonne question !
D’après la municipalité, les Mendulphins veulent un supermarché au Mès. : « Cela fait plusieurs années que Saint-Molf attend son supermarché» peut-on lire dans Le Mendulphin d’octobre 2016, page 14. On rétorquera que Saint-Molf attend bien, depuis plusieurs années, un commerce alimentaire généraliste, mais a-t-on demandé aux habitants s’ils préféraient un supermarché, à la périphérie, ou une supérette, centre-bourg ? La réponse est non.
Dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres autour du bourg, il y a une foultitude de supermarchés, dont un à deux minutes, sur la même route, à Mesquer. De plus, les habitants de Saint-Molf, qui sont, en grande majorité, « actifs », ont, près de leurs lieux de travail et sur la route du retour, le soir, de nombreux magasins, de tailles variées, particulièrement bien achalandés, à leur disposition. Pas sûr qu’un petit supermarché supplémentaire « low cost », dans une zone, près de chez eux, fasse partie de leurs demandes prioritaires.

Créer du lien social…Requiem pour un bourg 4
Pour leurs besoins plus ponctuels, en revanche, ils apprécieraient, certainement, d’avoir, au bourg, un commerce alimentaire généraliste de proximité, une supérette, qui contribuerait, de plus, à faire vivre le cœur historique de notre commune et à créer du lien social.
Comment, en effet, créer du lien social dans une zone « commercialo-artisanale » artificielle ? À l’heure où l’on reproche, fréquemment, à Saint-Molf de ressembler, de plus en plus, à une ville-dortoir, cette décision d’implantation au Mès ne va pas, loin de là, dans le sens du nécessaire rapprochement entre les gens et les générations. Quand on sait, de surcroît, la faiblesse de certains équipements de la commune (en matière de culture, notamment), il est, franchement, permis de s’interroger sur la réelle prise en compte de la dimension humaine dans certains projets.
Il faut, également, souligner que la poussée urbaine actuelle de Saint-Molf se fait, surtout, vers l’est du bourg, c’est-à-dire à l’opposé de la zone du Mès. Une implantation de commerce alimentaire centre-bourg aurait permis aux nouveaux habitants de ces lotissements de venir faire leurs courses de proximité à pied… Pour aller au Mès, c’est à dire à l’opposé, par rapport au bourg, ils devront prendre leur voiture !

Consensus et intérêt général
En conclusion : cette supérette au bourg, c’était la meilleure solution, celle qui allait, vraiment, dans le sens de l’intérêt général. Pourquoi s’est-on obstiné, contre vents et marées, à « ressusciter », et à nous imposer, un projet de supermarché, vieux de plus de 10 ans ?
Je pense que cette question continuera d’animer, durablement, pas mal de conversations dans les chaumières de Saint-Molf, et, dans quelques années, peut-être même dans quelques mois, certains diront la phrase traditionnelle : « Ah, si on avait sû… ! ». Ce sera, malheureusement, trop tard.
Et puis, ayons, pour terminer, une petite pensée émue pour notre cher vieux bourg, vraisemblable futur moribond, sacrifié au « profit » (!) d’un supermarché low-cost et d’une zone artisanale, transformée, comme par enchantement, en zone commerciale, impersonnelle et sans âme…

 

Le petit aiguillon du marais

Requiem pour un bourg 5

8 Thoughts on Requiem pour un bourg
    Le petit aiguillon du marais
    10 Dec 2017
    12:14pm

    Une rencontre a eu lieu, en mairie de Saint-Molf, le 6 décembre 2017, entre les commerçants, artisans et professions libérales et les élus de la commune, ainsi que l’animateur des parcs d’activités pour Cap Atlantique.
    Dans le compte-rendu que l’on peut lire, sur le site de la mairie, j’ai relevé les deux phrases suivantes : «  Les élus ont également assuré les commerçants de leur soutien pour maintenir et développer leurs activités à Saint-Molf », et puis « Après une présentation du périmètre et du phasage des travaux d’aménagement du bourg, tous les acteurs ont été invités à participer aux temps de concertation qui leur seront proposés en 2018 ».
    On n’a pas le détail de ce qui s’est dit, lors de cette réunion, mais à lire ce qui précède, on peut penser que certains commerçants présents ont – à juste titre – posé la question du devenir de l’activité commerciale, et, donc, de la vie du bourg, suite à l’annonce de l’implantation d’un supermarché au Mès.
    La deuxième phrase, précitée, semble vouloir dire que la réponse des élus c’est : « travaux d’aménagement du bourg ».
    Pas sûr que cela suffise à rassurer les commerçants sur l’avenir de leurs chiffres d’affaires et, donc, de leurs commerces…

    achoum
    22 Jan 2018
    5:13pm

    C’est plutôt une bonne idée. Cela va mettre du dy’amisne dans la commune. Aujourd’hui c’est 2500 habitants, 1boulangerie, 1boucher, 1 tabac, 2coiffeurs, 1fleuriste…..c’est peux.. Et que l’on ne nous dise pas que le centre ville sera’ deserté, car les commerçants fermeent 15 jours en octobre, boulangerie, boucherie et tabac. Donc les clients sont laissés seuls à choisir leur prochaine fournisseurs. Pauvre st Molf……vivement qu’en la concurrence arrive..

    Aline
    29 Mar 2018
    11:19am

    Je me permets d’intervenir dans le débat, car je trouve que ce sujet (l’absence de commerce alimentaire généraliste à Saint-Molf, dans une commune de 2 500 habitants, depuis 4 ans), mérite qu’on s’y attarde.
    La lecture du dossier de « concertation », en vue de l’aménagement du centre bourg, que l’on peut lire, en ce moment, sur le site internet de la mairie de Saint-Molf, m’a fait doucement sourire (autant que le commentaire de l’internaute précédent, qui écrit, vraiment, n’importe quoi et n’importe comment… !).
    Dans ce dossier, pas une ligne, pas un mot, sur ce qui se passera, au bourg, après l’ouverture du supermarché dans la zone du Mès. On fait, en effet, comme si l’arrivée de ce supermarché ne changera strictement rien dans la vie du bourg…
    Les conséquence, prévisibles, de cet « évènement » sont complètement occultées, alors qu’elles sont, au contraire, essentielles : il n’existe pas un seul exemple de centre bourg qui ait résisté, commercialement parlant, à la concurrence d’un supermarché installé à la périphérie.
    On va, donc, engloutir des sommes importantes dans la rénovation d’un bourg qui, à terme, n’aura plus d’activité commerciale, et, donc, par voie de conséquence, plus d’activité tout court… (voir le centre bourg de Mesquer).
    Il est vrai que les élections municipales commencent à se profiler à l’horizon : Ce sera, pile, dans deux ans, en mars 2020…
    A-t-on demandé aux Mendulphins s’ils étaient pour cette implantation au Mès ? Non, car, si on l’avait fait, il n’est pas certain du tout qu’ils aient répondu positivement. A-t-on demandé l’avis des commerçants du bourg ? Oui, fin 2017, lors d’une réunion avec la mairie, mais qu’ont-ils dit, lors de cette rencontre, concernant cette future concurrence, dans la zone ? Sont-ils pour, ou contre ? La communication officielle se garde bien de le dire.
    La rénovation, à grand frais, du bourg de Saint-Molf, n’avait de sens que dans le cadre d’une activité économique soutenue, et maintenue, dans ce qui est le cœur de la commune.
    Je rejoins, donc, tout à fait, ce qui est dit ici : pour que le bourg continue de vivre, il fallait implanter une supérette en son centre, et non un supermarché au Mès.

    Aline

    Tatillon
    30 Mar 2018
    9:14am

    Je reprends ce que dit Aline, ci-dessus, et qui n’est pas exact. On a bien interrogé les Mendulphins au sujet de l’implantation d’un supermarché dans la zone du Mès. C’était pendant la campagne pour les élections de 2014 : le supermarché, dans la zone, était dans le programme de la liste qui a remporté les élections et qui est, actuellement, aux commandes à la mairie.
    Donc, on peut considérer que celles et ceux qui ont voté pour cette liste étaient d’accord avec ce point du programme.
    Conclusion : les Mendulphins ont bien décidé, démocratiquement, de l’installation du supermarché au Mès.

    GR
    5 Aug 2018
    1:35pm

    Saint molf doit avoir sa supérette c’est une question qui ne se pose pas, par contre entièrement d’accord son implantation doit être dans le centre bourg, l’ancien garage Renault est le lieux d’implantation  idéal, il y a même un terrain à l’arriere pour faire un parking et désormais en traversant le jardin public on est sur la rue de la duchesse Anne. La zone du Mes va en effet amener à la désertification du bourg. Vieille politique pompidolienne que ces zones il faut du lien social et du mélange des genres.
    Gildas R.

    Le petit aiguillon du marais
    19 Aug 2018
    11:17am

    La suggestion de l’internaute précédent, concernant le lieu d’implantation d’une supérette au bourg de Saint-Molf (à la place de l’ancien garage Renault, angle rue de l’Océan et rue de l’Étang), est intéressante et m’a fait bien sourire.
    Malgré son intérêt, elle n’a, à mon avis, aucune chance d’aboutir.
    Ou cet internaute ne connaît pas le contexte Mendulphin, ou, au contraire, il le connaît bien, et c’est une boutade. Je pencherais, plutôt, pour cette deuxième explication…

    L’Obs mendulphin
    21 Aug 2018
    11:00am

    Bonjour à tous,
    Je me permets de revenir sur les deux commentaires précédents et, en particulier, sur le dernier, qui peut paraître bien « obscur » à ceux qui n’ont pas suivi la vie de notre commune, au cours de ces dernières années.
    S’il est toujours, actuellement, propriétaire des lieux, il y a, en effet, très peu de chance que celui qui a été à l’origine de la création de la zone du Mès accepte de vendre, ou de louer, son local, et le terrain attenant, pour y implanter une supérette.Ce serait aller, complètement, à l’encontre de ce projet, lancé au Mès, il y a plus de 10 ans.
    En revanche, si le projet de supermarché, au Mès, est définitivement abandonné (il serait, une nouvelle fois, bien « contrarié », selon la rumeur qui court dans les chaumières mendulphines), il est permis de changer d’avis…

    Aline
    23 Aug 2018
    9:57am

    Faut-il rappeler que Saint-Molf est privée de commerce alimentaire de proximité depuis près de 5 ans ?
    À la fin du mandat municipal précédent, une solution de supérette, en plein centre bourg, avait été proposée. L’étude était bien avancée et des sommes, assez importantes, avaient été engagées. Tout cela a été balayé par la nouvelle municipalité !
    En remplacement, les nouveaux élus ont réactivé un vieux projet de supermarché dans la zone du Mès, datant de 10 ans, avec le succès que l’on connaît…
    Les Mendulphins ne peuvent pas se contenter de rumeurs. Ils ont le droit de savoir ce que va faire la mairie, suite à l’apparente défection, il y a quelques mois, de « l’investisseur ». Le projet de supermarché au Mès  est-il, définitivement abandonné, ou va-t-on le relancer ?
    Si oui, ce supermarché sera-t-il opérationnel avant la fin du présent mandat (mars 2020) ?
    Si non, que prévoit la mairie en remplacement ?
    Le « silence radio » de la municipalité, sur ce sujet, ne peut pas se prolonger indéfiniment. Elle doit informer,rapidement, ses administrés/électeurs…

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