Le projet de supermarché dans la Zone du Mès, pardon, dans le Parc d’Activités du Mès (ça sonne mieux…), est un serpent de mer qui apparaît et disparaît, régulièrement, au gré de l’actualité de notre chère commune.
Où en est le projet de supermarché ?
À l’heure actuelle, après le coup d’arrêt marqué par l’annulation, le 10 septembre 2015, par la CNAC (Commission Nationale d’Aménagement commercial = instance de recours contre les décisions prises par la CDAC = Commission Départementale d’Aménagement Commercial), de l’autorisation (du 14 avril 2015, de la CDCA) d’implantation d’un supermarché dans la zone du Mès, on est sans nouvelle de ce dossier. A-t-il disparu, corps et biens ? Près d’un an après l’annulation, cette absence de nouvelles semble vouloir dire que ce projet ne doit pas « avancer » si facilement que cela. Pourquoi ? Mystère… On se souvient que le recours, auprès de la CNCA, avait été engagé par la direction du supermarché « concurrent » de Mesquer-Kergoulinet.
La municipalité de Saint-Molf de l’époque, très impliquée, et même, disait-elle, « solidaire de ce projet », avait, en quelque sorte, anticipé cette décision d’annulation en engageant, très rapidement, au cours de l’été 2015, une procédure de modification simplifiée du PLU, afin de transformer le Parc du Mès en zone commerciale, pour pouvoir représenter, dans les meilleurs délais, un nouveau projet d’implantation de ce supermarché et de son « drive ». Ça, c’était du temps de l’ancien maire…
Le nouveau maire (élu, en février 2016, suite à la démission de son prédécesseur), dans sa « Lettre aux Mendulphins » du début de cet été, a déclaré que les « grands projets planifiés de la municipalité se poursuivent sereinement », et, parmi ceux-ci, il cite « l’implantation d’un supermarché », sans donner plus de précision, ce qui signifie que le projet n’est pas abandonné, même s’il a, manifestement pris du retard.
Dans un article paru dans un quotidien régional, le 14 octobre 2015, les trois têtes de l’exécutif municipal de l’époque apparaissent sur une photo, avec l’investisseur (ou porteur de projet), dont le nom est révélé, et on nous annonce qu’un nouveau dossier sera déposé auprès de la CDAC. L’article précise même, en conclusion que « Tout est prêt pour la mise en œuvre de ce projet ». Un autre article, plus ancien, dans le même journal, nous apprend que cet investisseur est, par ailleurs, le propriétaire du supermarché de Quimiac, en Mesquer.
Surprenant qu’un projet que l’on nous annonce comme étant déjà « bien ficelé », en octobre 2015, n’ait pas encore abouti près d’un an plus tard… N’y aurait-il pas comme un petit problème quelque part ?
Le projet d’immeuble « Le Mès »
En raison de l’importance et de la « sensibilité » du dossier, il nous semble bon de revenir un peu en arrière.
On se souvient que, depuis la fermeture (en 2014, sauf erreur), de l’Epicerie Mendulphine, après de nombreuses années de bons et loyaux services, le centre bourg de Saint-Molf s’est retrouvé (depuis 2 ans, donc) sans commerce alimentaire « généraliste ».
Dès le début de son mandat, la municipalité élue en 2008 envisageait de créer, au bourg, une supérette. Un débat, assez vif, s’était, en effet, déclenché, lors du lancement du projet de zone artisanale/commerciale du Mès, au milieu de la mandature précédente (2001-2008, mairie tenue par une autre équipe municipale, non reconduite aux élections de 2008). Ce projet prévoyait de créer, au fond de cette zone, un petit centre commercial, entourant un supermarché. L’ensemble devait occuper environ le tiers de la zone.
Pour différentes raisons (« résistances » diverses, dont celles de certains commerçants du bourg), cette implantation de supermarché prit du retard, et, en fin de mandat, ce projet fut « doublé » par l’ouverture d’une autre moyenne surface alimentaire, sur la zone de Mesquer-Kergoulinet, sur la même route, à deux minutes, seulement, du projet mendulphin.
Sans, a priori, abandonner complètement le projet de la municipalité précédente, la nouvelle équipe, élue en 2008, se pencha sur le futur aménagement du centre bourg. Cet aménagement prévoyait, notamment, un projet d’immeuble (appelé, curieusement, « Le Mès », comme la zone du même nom…), de deux étages, sur la partie ouest de la place située en face de la mairie, baptisée, il y a peu, place Camille Berthe (ancien maire de Saint-Molf, de 1958 à 1975).
Un projet graphique fut présenté à la population, dans Le Mendulphin n° 92, d’octobre 2013. Sur le plan et la description jointe, on put voir que l’immeuble comprenait, au rez-de-chaussée, 3 pas de porte pour des commerces et un appartement T3, et, sur deux étages, 7 autres appartements (1 T4, 2 T3 et 4 T2). Ces appartements devaient être des logements sociaux. A l’extérieur, étaient prévus 4 garages, 4 places de stationnement, pour les résidents, un local poubelle, 4 locaux à vélo et 20 places de stationnement public.
Le problème du stationnement sur la place
C’est, surtout, le projet d’occupation de l’espace extérieur qui posa problème. Certains commerçants du bourg objectèrent que ce projet supprimait de nombreuses places de parking, ce qui n’était pas faux. On pouvait, en effet, estimer que les différents emplacements affectés aux résidents de l’immeuble obéraient, d’environ 30%, l’espace de stationnement, soit l’équivalent de 10 emplacements.
La liste concurrente, lors de la campagne électorale pour les municipales de 2014, s’empara de cet argument, en annonçant, dans sa profession de foi, que ce projet serait annulé si elle était élue. Elle assurait, aussi, vouloir développer l’activité commerciale du centre bourg (et, donc, par-là, la vie, et l’activité du bourg, en général), tout en proposant, par ailleurs, de « réactiver » le projet, vieux de près de 10 ans, d’implantation d’un supermarché dans la zone du Mès…
La « réactivation » du « vieux » projet de supermarché dans la zone du Mès
On voit la contradiction flagrante de cette proposition. Comment pouvait-on, en effet, vouloir développer l’activité du bourg, et, en même temps, être pour l’implantation d’un supermarché à la périphérie ? Tous les bourgs, sans exception, qui ont vu un supermarché s’installer dans une zone, à l’extérieur, ont vu, aussi, l’activité commerciale du centre décliner peu à peu, voire disparaître complètement. Nous en avons un «bel» (ou plutôt, « triste »…) exemple, près de chez nous : Mesquer, dont le centre bourg est joliment rénové, mais désespérément vide !
La position de certains commerçants du centre bourg, qui, nous a-t-on dit, soutenaient ce projet d’implantation de supermarché, zone du Mès, et celle de la municipalité, sur ce point, étaient incompréhensibles. Même à La Baule, assez récemment, une affaire du même genre (tentative d’implantation d’un supermarché en périphérie du bourg d’Escoublac) a déclenché l’hostilité des commerçants du bourg contre le projet, appuyés par la municipalité, c’est-à-dire, une réaction diamétralement opposée de celle que nous avons connue à Saint-Molf, en 2014…
Comment expliquer cette curieuse position, à Saint-Molf ? Du côté des commerçants (ou, plutôt, vraisemblablement, de certains commerçants, seulement), nous ne nous l’expliquons pas. Pour la municipalité, nous voyons deux explications. D’une part, peut-être, le souci de réaliser, enfin (esprit de « revanche » ?), ce que la municipalité de 2001-2008 n’avait pas réussi à faire (la tête de liste de 2014, et trois autres membres, étaient, également, membres de la liste de la majorité sortante, non reconduite, de 2008), et, d’autre part, aussi, la volonté que les lots, toujours invendus, depuis dix ans, dans la zone du Mès, trouvent, enfin, preneurs. Le projet d’implantation d’un supermarché dans cette zone, était censé, au départ, servir de « locomotive », susceptible de faire vendre, rapidement, l’ensemble des lots disponibles.
La municipalité sortante de 2014 fut, donc, battue, et sa concurrente s’empressa, à peine élue, d’abandonner le projet adverse, ce qui se traduisit, notamment, par une perte de plus de 12 000 € (étude préalable pour l’implantation de l’immeuble), pour la commune. Elle prévoyait d’aménager, en contrepartie, cette place en parking. Nous passerons sur la vive polémique qui s’est déclenchée, à l’époque, suite à cette décision, chaque camp s’accusant mutuellement de gaspiller l’argent du contribuable, chiffres à l’appui…
La supérette et l’agence postale, dans un bâtiment sans étage
En examinant, objectivement, et sereinement, les choses, il apparaît que le projet de l’immeuble « Le Mès » présentait, surtout, l’inconvénient d’obérer, partiellement (environ du tiers, soit 10 emplacements, réservés aux résidents), les possibilités de stationnement sur cette place.
Les incertitudes, évoquées plus haut, quant à l’éventuelle implantation d’un supermarché, zone du Mès, étant, désormais, à prendre en compte, si ce nouveau projet est, de nouveau, refusé (par la CDCA, la CNCA, ou les deux) il faudra bien que l’actuelle municipalité prenne une décision pour combler l’absence de commerce alimentaire généraliste à Saint-Molf. D’ailleurs, même en supposant que le « feu vert » pour cette implantation soit obtenu, la municipalité doit-elle persister à « accompagner » ce projet au Mès ? La sagesse, et le bon sens voudraient, nous semble-t-il, qu’elle l’abandonne, purement et simplement, pour envisager une autre solution.
Pourquoi, par exemple, à l’endroit où devait être érigé l’immeuble, place Camille Berthe, ne construirait-on pas un bâtiment, sans étage (et, donc, sans logement), de même surface au sol, qui comprendrait une supérette (pour 75% de la surface, environ), avec une deuxième partie (25 %), qui logerait l’agence postale ?
Cette construction – qui couterait, vraisemblablement, au moins, deux fois moins cher que l’immeuble initial – permettrait d’avoir, centre bourg, le commerce alimentaire généraliste qui fait tant défaut depuis la disparition de l’épicerie, en 2014, sans réduire les places de stationnement. On pourrait même envisager un passage piétons au pignon nord, de manière à faciliter, du parking, l’accès aux autres commerces de la rue de la Duchesse Anne.
Dans la foulée, cette solution, avec le transfert de l’agence postale, permettrait, également, de gagner de l’espace à la mairie. Nous croyons, en effet, savoir que l’intégration de cette agence, dans la mairie, au début de l’actuel mandat municipal, a été assez mal vécue par les usagers, en raison, notamment, de l’exiguïté, et du manque de confidentialité, des locaux.
Allons-nous vers l’abandon définitif du projet de supermarché, zone du Mès ?
Bien évidemment, dans notre esprit, cette proposition de bâtiment supérette/agence postale s’accompagnerait de l’abandon, pur et simple, du projet d’implantation de supermarché dans la zone du Mès. Cet abandon libèrerait de la place dans cette zone et ne manquerait pas de faire baisser le prix du m2, ce qui aurait pour effet de faciliter la vente des lots restants, non pas pour des commerces, mais pour des entreprises artisanales, qui cherchent à s’agrandir, et qui s’implanteraient, ainsi, sur du foncier à prix modéré.
Cette opération, dans sa globalité, pourrait être vue, par certains, comme un retour à la case départ, mais, à notre avis, ce serait le seul moyen de sauver l’activité commerciale, et, donc, la vie du centre bourg de Saint-Molf. Contrairement à ce qui a pu être dit et écrit, cette décision irait dans le sens de l’intérêt général, car elle préserverait ce lieu de vie, créateur de lien social, qui disparaîtrait lentement, inexorablement, si le projet d’implantation de supermarché au Mès voyait le jour.
Dans une déclaration d’après élection, le nouveau maire nous a dit qu’il voulait que ses administrés soient « fiers d’habiter Saint-Molf ». Si cette éventuelle revitalisation du centre bourg historique, grâce à l’apport de cette supérette, pourrait, en toute logique, devenir un motif de fierté, il n’en serait, évidemment, pas de même dans l’autre cas de figure, c’est à dire, si l’activité commerciale disparaissait, progressivement du bourg, au profit de la zone du Mès.
Conclusion
Quoiqu’il en soit, nous ne nous faisons pas beaucoup d’illusions. Le présent plaidoyer, en faveur de la supérette au bourg, aura, vraisemblablement, peu de chance de trouver l’oreille attentive des décideurs de la municipalité, si le nouveau dossier d’implantation au Mès est accepté par la CDAC, et confirmé, éventuellement, par la CNAC,
Par contre, si ce dossier est, de nouveau rejeté, il est, peut-être, permis de rêver…
Et puis, dans l’hypothèse où cette affaire resterait en suspens, jusqu’aux prochaines élections municipales, il n’est pas exclu qu’une nouvelle liste, soucieuse de l’intérêt général et de la vie du centre bourg, s’en empare.
Là, tous les espoirs nous seront, peut-être, permis…
Les Échotiers
P.S. : Pardon pour la longueur, mais le sujet mérite que l’on s’y attarde. Merci d’être allés jusqu’au bout ! Ce n’est que l’expression d’un point de vue, que nous espérons juste, et aller dans le bon sens, parce que… de bon sens, précisément. Si nous avons commis des erreurs dans notre analyse, ou sur les faits, n’hésitez pas à nous le faire savoir, en postant, ci-dessous, vos commentaires. Ils seront les bienvenus.
Quand on lit le texte cité dans le commentaire ci-dessus, paru dans le Mendulphin, il est permis de se poser de sérieuses questions.« Cette ouverture (du supermarché) conjuguée à la modification du PLU sur la zone va permettre aux prospects, sur les autres lots à commercialiser, de concrétiser leur implantation prochaine dans le parc d’activités. »Ah bon ! On crée un supermarché pour faire vendre des lots invendus dans une zone !Où est l’intérêt général là-dedans ?Et moi qui croyait, dans ma candeur naïve, que c’était, d’abord, pour permettre aux habitants de faire leurs courses alimentaires…
Tout à fait d’accord avec ce qui est dit ci-dessus.
Dans Le Mendulphin qui vient de paraître, on trouve, sur la même page, des infos sur le vaste projet d’aménagement du centre bourg et sur le projet de supermarché, zone du Mès.
À quoi bon dépenser, à grands frais, l’argent du contribuable dans des travaux pour aménager un centre bourg, appelé à devenir, à terme, un désert ?
On nous dit que l’on va « offrir des stationnements à proximité immédiate des commerces…».
L’ennui c’est que, dans quelques années, il n’y aura plus de commerce au centre bourg de Saint-Molf !
Par contre, les places de stationnement ne manqueront pas…
Je viens de découvrir votre site et j’ai lu, avec beaucoup d’attention, ce qu’on y trouve.
C’est vrai qu’à Saint-Molf on est très fort pour faire les choses à l’envers… Au lieu de régler un problème, on en crée un autre !
Pour transformer un bourg en désert, c’est facile : il n’y a qu’à implanter un supermarché en périphérie. Pour le faire vivre, c’est une autre paire de manches.
Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il suffira, pour que le bourg vive, de faire des travaux de rénovation.
Plus de commerces, plus de vie au bourg ! C’est aussi simple que cela.
Pas besoin de sortir des grandes écoles pour le comprendre.
Je pense que les Mendulphins sauront s’en souvenir, quand ils seront consultés, dans deux ou trois ans.
Pour le bourg, je suis d’accord, il est urgent d’y installer une supérette, pourquoi pas, à l’endroit qui était prévu, face à la mairie, un bâtiment bas, sans appartements au-dessus, tout simplement.
Il a 5 ans que ça dure…
Ce n’est pas le marché, quelques heures par semaine, qui peut remplacer l’Epicerie Mendulphine, disparue en 2011 !
Dans Le Mendulphin paru en octobre 2016, page 14, il est dit ceci :« Parc d’activités du MèsCela fait plusieurs années que Saint-Molf attend son supermarché : après bien des complications, ce supermarché devrait ouvrir en 2017. La surface du bâtiment a été réduite, en comparaison au projet initial, de manière à faciliter son approbation par les autorités compétentes. Cette ouverture conjuguée à la modification du PLU sur la zone va permettre aux prospects, sur les autres lots à commercialiser, de concrétiser leur implantation prochaine dans le parc d’activités.»
Vous notez que la surface de ce supermarché a été réduite, par rapport au projet initial, sinon le projet ne passait pas ! Combien ? On ne sait pas…
Ce ne sera, donc, peut-être, qu’une simple supérette, et non un supermarché !
Dans ce cas, il aurait mieux valu l’installer au centre bourg ! Non ?
Notez aussi que, comme c’est dit dans votre article, la mairie confirme qu’elle compte sur cette implantation et sur la modification du PLU (augmentation de la surface constructible dans la zone, par rapport à la taille des lots) pour décider des entreprises à s’installer au Mès.
Qu’en est-il des « mystérieux » réservataires de 2012 ? Mystère… !
Donc, une supérette (sans doute), et non un supermarché, dans la zone du Mès.
Et le centre bourg dans tout cela ? Que devient-il ? Il meurt doucement ?
On nous l’a, déjà, annoncé, à plusieurs reprises, dans Le Mendulphin et, récemment, dans un article paru dans la presse locale, on nous fait, de nouveau, comprendre que c’est, surtout, pour cette raison que l’on a décidé d’implanter le supermarché dans la zone.Je trouve que c’est faire bien peu de cas de l’intérêt général.
Sauf erreur, un supermarché c’est, surtout, pour permettre aux habitants de faire leurs courses…